mercredi 20 décembre 2017

LA DICTATURE DU MENSONGE

Il est de bon ton de dénoncer à travers l'affaire Marcel Ghanem une "dérive vers la dictature" et certains ne s'en privent pas, ce qui est de bonne guerre. Certes, il nous faut exercer la plus grande vigilance quand les libertés fondamentales sont en jeu, notamment celles d'expressions, d'opinions, de croyances et de pensées. La liberté de la presse en est une traduction concrète; elle se doit aussi d'être garante de ces droits et de leur bon exercice.


Ceci dit, je préfère encore certaines atteintes de la presse à l'éthique et la déontologie, le fait qu'elle puisse par moment outrepasser ses droits plutôt qu'elle soit soumise à une quelconque répression ou censure étatique. J'accorderai toujours à la presse le bénéfice du doute, le droit à la défense jusqu'à preuve bien établi du contraire. 
Cependant, un journaliste est un citoyen comme les autres, il n'a ni avantages ni dérogations ni ne doit bénéficier d'un traitement de faveur, d'autant plus qu'il a la charge de diffuser l'information, de relater les faits, de transmettre la vérité, de faire preuve d'autonomie et de probité intellectuelle. Il se doit aussi de respecter les libertés qu'il revendique pour lui-même. 
Dans toutes les démocraties dites libérales les condamnations judiciaires des organes de presse ou de journalistes pour diffamation, atteintes à la vie privées, infos mensongères, prejudice morale ou autres sont monnaies courantes sans pour autant sombrer dans la dictature. Les risques de dérives vers la dictature du pouvoir politique, de la justice, de l'opinion et des médias sont inhérents, à des degrés divers, à tout système politique.
Ce qui est certain c'est qu'au Liban il existe une dictature bien établie à laquelle la presse contribue aussi à sa manière : celle du mensonge, de l'hypocrisie, de la mauvaise foi et de la diffamation.

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