mardi 7 août 2018

DERNIERES NOUVELLES DU DEAL DU SIECLE


"Les réfugiés trouveront leur place dans la diaspora. Grâce à la sélection naturelle; certains résisteront, d'autres pas. (...) La majorité deviendra un rebut du genre humain et se fondera dans les couches les plus pauvres du monde arabe." C'est ainsi que Moshe Sharett, futur premier ministre d'Israël et grand dirigeant sioniste, envisageait dès le lendemain de la guerre de 1948, l'avenir des 700 000 Palestiniens expulsés de leurs foyers. 

Une vision que semblent partager le président Trump et son gendre Kushner, en charge de "pacifier" le Moyen-Orient à la mesure d'Israël. Ce qui expliquerait leur obsession d'en finir avec l'UNRWA et de dépouiller les Palestiniens de leur statut de réfugié, ce qui réglerait une bonne fois pour toute la question du droit au retour. Plus de réfugiés, plus de droit au retour; c'est pourtant simple il fallait juste y penser. Contrairement à celui de "Terre promise" et de victimes perpétuelles, le statut de réfugié ne serait donc pas transmissible. Tout au plus, un descendant de réfugié sera désormais un immigrant, illégal ou sans-papier. Une autre solution aurait été d'oeuvré à leur retour et surtout à la création d'un Etat Palestinien dont ils deviendraient les ressortissants mais pourquoi faire long et compliqué quand on peut aller droit au but et résoudre un problème en le faisant disparaitre? 

Après avoir défait le noeud de Jérusalem, désormais capitale éternelle de l'Etat Hébreux, et celui des réfugiés, ne restera plus qu'à régler celui des territoires occupés ou plutôt "disputés" et le "deal du siècle" ne sera plus qu'à portée de main. Il s'imposera de lui-même puisqu'il n'y aura plus rien à négocier encore moins à concéder: ni statut étatique, ni celui de citoyen, ni de territoires occupés, ni de peuple, pas même celui de réfugié juste celui de Bantoustans sous perfusion économique internationale et dépendance politique et sécuritaire israélienne. Quand aux palestiniens, si l'usage du terme est encore autorisé, il leur reste un statut que nul ne pourra leur retirer, et duquel dépendront tous les autres: le statut de résistant dont ils ne devraient jamais se départir. Messieurs faites vos jeux, le temps du bluff est révolu, rien ne va plus.