mercredi 5 août 2015

Syrie ou la chronique d'un désastre longtemps annoncé

Syrie, état de guerre permanente, Etat dans tous ses états. De manifestations populaires à la revendication légitime de réformes démocratiques suivies par la féroce répression du régime à une révolte populaire et la demande d'un changement de régime et enfin d'une révolution armée qui s'est muée en une guerre civile et un conflit régional, la Syrie s'est dirigée lentement mais suremment vers l'abîme qui lui était destiné. 
La guerre de tous contre tous, du "un pour tous chacun pour soi", de chacun pour ses choix; chacun son agenda, ses alliés, ses ennemis qui varient et se diversifient au fil des événements. Un casting local et régional qui ne cesse de s'élargir, des distributions de rôles, des alliances qui se font et se défont, des lâchages, des revirements.
L'Etat Islamique, Al Qaïda et Nosra, la myriade de groupes rebelles islamistes, les restes de l'Armée Syrienne libre, l'armée syrienne et ses supplétifs, les Kurdes (PKK et YPG), le Hezbollah, les milices chiites irakienne, la Turquie, l'Arabie Saoudite, le Qatar et leurs objectifs et intérêts respectifs, la coalition hétéroclite et désarticulée, le front du refus, etc.. Des forces qui s'affrontent à coup de slogans mais sans projet politique ni vision d'avenir. 
Et Assad dans tout cela ? Et les origines du conflit et sa nature ? Quelqu'un se rappelle t il encore des raisons qui ont enfantées un tel chaos et leurs finalités ? Mais oui bien sûr : la révolution, la liberté pour le peuple syrien, le départ du tyran, la démocratie, le printemps arabe. Des objectifs qui se sont évanouis en même temps que la Syrie, son peuple, sa coexistence, son rôle régional, son industrie, son patrimoine, son infrastructure, son économie.
Une Syrie désormais otage d'alternatives qui constituent autant d'impasses : La dictature politique versus l'autocratie théocratique et l'intégrisme sous toutes ses formes ou encore le choix entre divers mouvements extrémistes, certains supposés être plus modérés ou que l'on essaye de promouvoir en tant que tels !
Nous en sommes désormais au point de se demander qui, de Daech ou Al Qaïda, est l'ennemi prioritaire et lequel constitue un moindre mal ? Ou encore de devoir se résigner à soutenir, faute d'alternatives crédibles sur le terrain, des groupes armés islamistes désignés sous le label "opposition modérée" mais dont le projet politique n'est autre que l'instauration de la Charia et d'un Etat islamique en Syrie ! Certes on ne peut ranger dans un même sac les différents groupes islamistes et faire abstraction des différences de nature et de degré, cependant aucun de ses mouvements n'est à même de proposer un projet politique viable et recevable pour l'ensemble des communautés ethniques et religieuses syriennes. 
Entre émirats, Califats, régions autonomes, entités sectaires, régions sous contrôle du régime, la Syrie, Etat et Nation, a disparue. Assad est toujours là, ses adversaires démocrates se sont volatilisés alors que des tyrans d'une autre espèce ont proliféré à ses côtés et lui dispute le pouvoir et l'avenir de la Syrie. Des tyrans qui n'ont pour projet ni la démocratie, ni la Syrie, encore moins la liberté et la justice.

Assad était et demeure toujours un obstacle à la démocratie et à la liberté du peuple syrien mais à présent il n'est plus le seul; désormais les intégristes et terroristes en tout genre y contribuent aussi et rendent impossibles non seulement toute transition démocratique mais tout avenir pour la Syrie.





La Grèce, cheval de Troie de la démocratie en Europe.




Le peuple grec n'a pas dit non à l'Europe, bien au contraire il pourrait même l'avoir sauvé en montrant qu'il existe des alternatives et en initiant un changement salutaire pour le projet européen. Il s'est prononcé contre l'Europe des technocrates, l'Europe de l'ultra libéralisme et de la tyrannie des marchés; il a dit non à une Europe contre les peuples, une Europe au détriment de leur souveraineté.
La Grèce a montré la voie aux nations victimes du diktat de l'austérité et du sacro saint mythe de la croissance; en espérant qu'elle fera de nombreux émules. Elle a redonné de la voix aux peuples et a réhabilité la démocratie directe. Après avoir tant donné à l'Europe, à sa civilisation et au monde, elle a prouvé qu'elle avait plus à offrir que les vestiges d'un passé glorieux.

Pour une Nation au bord de la ruine, elle a démontré qu'elle avait de beaux restes ! L'Europe doit garder à l'esprit qu'une faillite de la Grève serait une banqueroute politique pour l'Europe et le projet Européen.