samedi 5 septembre 2015

La valse des indignés


Bien qu'elle l’ait laissé "sans voix", BHL n'a pas tardé à s'exprimer, comme à son habitude, sur l'image de l'enfant syrien mort retrouvé sur une plage de Turquie. Une photo qui pourrait servir "d'avertissement et de leçon" et qui va faire "bouger ceux qui nous gouvernent". Il est vrai que question images et leçons BHL est passé maitre en la matière, dans l'art subtil du lobbying  aussi. 

Des leçons, il n'aime guère en recevoir mais il en distribue à tout vent et en tout temps; elles prennent vite l'allure de verdicts et de jugements implacables relayés et publiés scrupuleusement par l'ensemble de la planète médiatique. Non à la pensée unique, à moins qu'il s'agisse uniquement de sa pensée. 
Car sa parole et ses avis font autorité en tout lieux et surtout en haut lieu où il entretient des relations intimes dans les cercles initiés, tant affairistes que politiques. Cela lui permet entre autre de se mêler de politique étrangère et de se vanter d'avoir influer certains choix de la France ! 

Ainsi il peut se flatter d'avoir l'attention et l'oreille des puissants et d'appartenir à la fratrie des décideurs, de ceux qui sèment à coup de guerre l'exode et la mort, et qui contribuent à créer des réfugiés dont certains trouveront la mort à quelques brassées de chez eux. BHL aime tellement les réfugiés qu'il contribue parfois à en créer et à créer les conditions qui rendent leur exode inéluctable. 


En terme d'image il n'est pas en reste et s'applique sans relâche à contempler et entretenir la sienne, puisant à outrance dans l'intarissable reserves de malheurs, tragédies, injustices, massacres et autres catastrophes et leur cortège de victimes. Par la même occasion il en profite pour ternir et salir l'image et la réputation de ses détracteurs en dégainant l'arme fatale de l'antisémitisme.

Mais revenons en aux faits et aux commentaires de BHL sur BFMTV.
“Il peut arriver qu’une image, lorsqu’elle fait ainsi le tour du monde, ait cette vertu d’éveiller les consciences, de casser la mécanique froide des chiffres".

Une image "atroce", selon ses termes, qui n'a pas manqué de secouer sa conscience pourtant restée de marbre lors de la guerre de Gaza. Les photos de centaines d'enfants morts à Gaza ne l’avaient pas bouleversé outre mesure,  pas au point d'interpeller la conscience universelle et de partir en croisade. 
A ce moment là, il ne s'agissait pas d'éveiller les consciences mais au contraire de les inciter au silence et de garder la sienne bien en place. 

Il faut dire que notre philosophe-justicier a l'indignation sélective qui s'active selon l'identité des victimes et surtout celle des responsables. Pour BHL c'est la victime qui fait le bourreau. Aussi, lorsqu’il s’agit d’Israël, il remet au fourreau l’épée de la justice universelle et réoriente sa charge vers d'autres moulins à vent. 


Les enfants de Gaza n’ont pas eu le mérite d'interpeller sa fibre humaniste ni d'ébranler la conscience du monde, du moins pas assez. Il faut dire qu'ils n'étaient que des numéros, des victimes anonymes, des chiffres sans lettres. Sans doute aurait-il fallu les filmer un à un en citant leurs noms afin que dans la mort ils puissent enfin exister et surtout émouvoir BHL et les nombreuses autres âmes sensibles et charitables. 


jeudi 3 septembre 2015

Des amis qui vous veulent du bien

En décembre dernier, un rapport d'Amnesty international notait que les six pays du Golfe n'avaient proposé aucune place d'accueil aux réfugiés syriens. 
Il est vrai qu'il est plus facile et rentable d'exporter la mort et la guerre que d'en importer les conséquences avec leurs lots de misère et de victimes. De l'humanité, pas une once à exporter ni même à en importer. 

Les "amis" de la Syrie, qui ne rechignent pas à y envoyer armes et combattants au nom de la liberté et de la démocratie, ne se bousculent pas au portillon pour prendre en charge les réfugiés, leur venir en aide, leur procurer soins et nourritures, encore moins leur offrir l'asile. 


La vue d'une seule victime suffit parfois à ébranler les consciences, à transmettre la souffrance de tout un peuple plus que la mort d'une multitude dissoute dans l'anonymat, sans noms, sans visages. Inutile de s'évertuer à trouver des responsables, car la raison de tout cela est une et unique, c'est la guerre, tous ceux qui en ont fait le choix et qui continuent à l'alimenter.