jeudi 13 août 2015

Foule sentimentale


S'il est vrai qu'on ne vote plus depuis des lustres, du moins avec les mains, on ne cesse d'avoir recours à la rue autant pour des causes politiques, sociales, économique, syndicales, écologiques que sociétales. Il est vrai que le recours aux urnes et au verdict du peuple n'est pas une pratique des plus prisée par notre classe politique.

Mais, n'en déplaise à certains qui dénoncent une forme de populisme et les risques inhérents à toute manifestation de masse, le fait de voter avec ses pieds demeure la seule voie d'expression démocratique encore disponible, la seule soupape de sureté.  

En l'absence de toute vie politique et institutionnelle, la rue constitue le dernier forum d'interaction politique et social et le seul espace où pourrait s'insérer la société civile, à la condition impérative que le droit fondamental de manifester soit exercer dans le respect, non moins fondamental, de l'ordre public et de la loi. Ce qui est sûr c'est que la démocratie représentative est mal en point, alors à quand la démocratie semi-directe au Liban ?


Manifs sur tout, manifs pour tout, manifs contre tout mais pas encore manifs avec tous ni manifs pour tous...

Ce n’est pas demain que notre soif d'idéal sera assouvie.



mardi 11 août 2015

ailleurs et autrement: Gaza à la Seine

ailleurs et autrement: Gaza à la Seine: Pour Bruno Julliard, premier adjoint au Maire de Paris, "Pas d'amalgame entre Tel Aviv, ville symbole de paix et de tolérance et...

Gaza à la Seine


Pour Bruno Julliard, premier adjoint au Maire de Paris, "Pas d'amalgame entre Tel Aviv, ville symbole de paix et de tolérance et la politique brutale du gouvernement israélien". Peut on réduire le problème à un amalgame ? Peut on exonérer d'office les citoyens Israéliens, de Tel Aviv, Jérusalem ou d'ailleurs, et les délester de toute responsabilité vis à vis de la politique de leur gouvernement et des actes de dirigeants qu'ils ont élus démocratiquement ? Par leurs votes ils ont participé à la dérive vers l'extrême droite de leur pays et sont justiciable de leur choix. Ce n'est pas en faisant comme si de rien n'était, en maintenant l'illusion d'une normalité qu'on sera à même de sensibiliser un peuple qu'on a progressivement enfermé dans la peur, la haine et la radicalisation. Bien au contraire il faut à un moment le culpabiliser, le secouer, le réveiller, le sortir de sa léthargie et de ses certitudes.
On en oublierait presque que Tel Aviv est en Israël, qu'elle en est même la capitale, du moins en vertu du droit international qui ne reconnait pas Jérusalem comme capitale "unifiée et éternelle". On en oublierait presque qu'en dépit de l'occupation, de la guerre, de la colonisation, de la ségrégation, les citoyens de Tel Aviv mènent une vie normale, moderne, déconnectée de toute réalité, sans culpabilité ni remords. 

Une vie prospère dans l'indifférence absolue du sort d'un peuple entier soumis au blocus, à la répression, à l'expulsion, à des massacres, à la pauvreté, aux diverses vexations et humiliations ; un peuple entier déshumanisé, condamné au silence, reclus derrière un mur, occulté de la vue des bons citoyens israéliens, rayé des regards, de la carte, des esprits et des consciences.

Tel Aviv symbole de la paix et de la tolérance ? Oui, il est vrai que c'est une ville qui jouit de la paix quelque en soit le prix,, qui vit en paix, sans les palestiniens et surtout loin d'eux, une ville qui se voile la face, se complait dans l'indifférence , la négation et le cynisme, une ville dont la majorité des citoyens tolèrent l'intolérable !

Alors que les enfants de Palestine n'ont jamais connus ni vacances, ni plages ni voyages, hormis ceux de Gaza qui y trouvent la mort, on fête à Paris, ville de la liberté, des droits de l'homme et de la tolérance "Tel Aviv sur Seine" au nom de la culture. On a boycotté des manifestations culturelles, sportives et artistiques ainsi que des pays entiers pour moins que cela. On a boycotté des pays au point d'en affamer la population et la privé de soin sous prétexte que leurs dirigeants ne respectaient pas le droit international, personne alors ne s'est soucié d'amalgames ! 
Quelle ampleur aurait pris la polémique et à combien d'amalgames aurions eu droit si on avait invité Gaza sur Seine ou juste Naplouse !
"Tel Aviv sur Seine", une mise en scène grotesque et macabre moins d'un an après l'été meurtrier de Gaza, alors que sous le sable le sang des victimes n'a pas encore séché. Cela revient presque à jeter leur mémoire à la Seine.