lundi 14 mai 2018

AUX FRONTIERES DU REEL



Les Etats-Unis auront beau ouvrir leur ambassade à Jérusalem, Israël aura beau s'emmurer dans le négationnisme face à la Nakba, s'évertuer à effacer toute trace du peuple palestinien, maintenir l'occupation, poursuivre la colonisation, approfondir l'apartheid, posséder l'armée la plus puissante du Moyen Orient, détenir des armes nucléaires, il demeure un Etat sans frontières, indéfini et par nature temporaire, ni Juif ni démocratique, à la légalité et la légitimité contestables et contestées. 
Ni sa sécurité, ni son identité, ni son régime démocratique ni son existence ne seront jamais définitivement garantis tant qu'il n'y aura pas à ses côtés un Etat Palestinien indépendant, souverain et viable, aux frontières reconnues -celles de 67 avec des remaniements et des échanges mutuels de territoires - et Jérusalem-Est pour capitale.
Faute de quoi, ce sont les acquis exceptionnels et les objectifs du sionisme qui seront menacés. Seul le passage du sionisme au post-sionisme sera en mesure de les pérenniser et d'assurer la survie d'Israël.

Consacrer les frontières d'un Etat Palestinien c'est reconnaitre de facto et de jure celles de l'Etat d'Israël. Là où commencent les frontières de la Palestine s'arrêtent celles d'Israël, et vice-versa, ainsi que s'arrêteront les revendications et les ambitions des uns et des autres. Une frontière qui départage réalité et fantasmes, faits accomplis et droits, passé et présent, la mémoire et le pardon et qui délimite le champs de l'avenir. Une frontière à l'injustice qu'aucune barrière ne pourra jamais protéger. Tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens, ils leur faudra savoir perdre en rêve ce qu'ils pourront gagner en réalité.

vendredi 11 mai 2018

QUI A LE DROIT ?

Bahreïn : "Israël a le droit de se défendre". En effet, Israël a parfaitement le droit de se défendre contre les peuples qu'il occupe, asphyxie et opprime et même de les défendre de se défendre. Il a le droit de se défendre en Cisjordanie, à Jérusalem Est, au Liban dans les fermes de Cheeba occupés, dans le Golan occupé et annexé. Pour ce faire, il a le droit d'exporter la guerre sur le territoire des autres et violer quotidiennement ce qu'ils leur reste de souveraineté au détriment du droit et de la sécurité international. 

Il a le droit de protéger ses colons face aux populations d'indigènes sauvage, de tirer à vue sur des manifestants désarmés à Gaza ou ailleurs, d'incarcérer des femmes et des enfants, d'enlever des élus palestiniens et d'éliminer physiquement ses opposants politiques, d'avoir recours à l'épuration ethnique par déplacement de population pour protéger son caractère Juif ainsi qu'à des lois liberticides. 


Israël a également le droit de dicter ses conditions et d'imposer ses lignes rouges au monde entier, de dicter aux autres pays ce qu'ils peuvent faire ou ne pas faire, de s'opposer aux accords et traités internationaux, aux innombrables résolutions du Conseil de sécurité, de l'Assemblée générale, du conseil des droits de l'homme et aux décisions de la justice internationale

Enfin et surtout, Israël a le droit, tout comme Bahrein le fait face à sa majorité chiite opprimée, de priver les Palestiniens de tout droit et d'écraser dans le sang toute velléité de révolte.