France : Cedric Herrou,
agriculteur et militant, comparait devant la justice. Il lui est reproché d’avoir
facilité l’entrée sur le territoire national, la circulation et la présence
irrégulière de 200 étrangers. Il est aussi poursuivi pour avoir ouvert un camp
illégal avec 57 migrants dans un bâtiment de la SNCF. Pour ces faits il encourt
jusqu'a cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende. Ce dernier ne s’est pas
contenté d’aider des migrants à passer la frontière mais aussi de les héberger,
de les nourrir et de les soigner.
Certes, il a enfreint la loi mais il n'en
demeure pas moins qu'il a agit par devoir d'humanité, refusant d'être
"complice" par son silence et son inaction et afin de ne pas
avoir" honte dans 20 ans" selon ses propres mots. Il s'agit là du
procès d'un geste d'humanité, d'un délit de solidarité et de fraternité.
Il est vrai qu'il est plus
"honorable" de fermer sa porte face à la misère humaine, de détourner
le regard et de reconduire aux frontières les réfugiés et les migrants. Mais
qui donc jugera un jour les responsables des drames qui ont poussé des hommes,
des femmes et des enfants à l'exil, à tout abandonner et à fuir les guerres,
les dictatures, l'oppression et la mort? A quand le procès de ceux qui par leur
actions et leur omissions sont complices de la destruction de pays entiers, de
ceux qui fournissent des armes et entretiennent des conflits causant la mort de
centaines de milliers de personnes et détruisant la vie et l'avenir de millions
d'autres ?
Il n'est
pas demandé à la France d'accueillir toute la misère du monde ni de délaisser
ses frontières mais lorsque des vies sont en jeux il en va du devoir moral de
tout citoyen et fort heureusement le cas de Cedric Herrou n'est pas isolé et
c'est tout à l'honneur de la France, de sa vocation et de ses principes. Si
l'humanisme, la solidarité et la justice ont des frontières, la bêtise,
l'indifférence, l'égoïsme et l'injustice n'en ont malheureusement point.
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