Conférence de paix de Paris : Lieberman, toujours
prolixe en amalgames et à revendiquer le statut de victime, dénonce "une
version moderne du procès Dreyfus ... avec l'Etat d'Israël et le peuple juif
sur le banc des accusés", rien que ça. Le ministre de la défense est aussi
peu au fait de l'Histoire qu'il ne l'est de la réalité, encore moins de l’avenir.
Ses connaissances historiques se limitent sans doute à "la Bible pour les
nuls" et à certaines périodes de l'histoire soviétique. Quant à la notion
de "peuple juif" il serait sans doute trop complexe de la lui expliquer.
Tout comme le Capitaine Dreyfus, Lieberman est un
homme de la fin du 19ème mais la ressemblance s’arrête là. En effet,
les différences entre Lieberman - ses alliés politiques et l'Etat d'Israël - et
le Capitaine Dreyfus sont de taille, voir innombrables.
Avant que d’être Juif, Dreyfus
était avant tout Français et fier de l'être ; un homme d’honneur au
service de sa nation mais pour ses détracteurs et les antisémites de l'époque
il était surtout et avant tout juif. En cela, ils partagent la même perception
que Netanyahu et Lieberman qui appellent constamment les Juifs à quitter la
France et rejoindre Israël, leur véritable patrie. La référence à l’affaire
Dreyfus s’inscrit dans cette même logique de pensée.
Dreyfus n’a jamais
bénéficier de la clémence dont jouit Israël et surtout il
était innocent. Injustement accusé,
discrédité et déposséder de ses droits, sa condamnation fut des plus iniques
alors qu’Israël est coupable et, en dépit de faits accablants, n’a jamais été
sanctionné et bénéficie de l'impunité la plus absolue. Dreyfus fut un bouc émissaire, Israël ne cesse d'en créer.
Dreyfus a été défendu par
des justes, des hommes de courage, des intellectuels engagés et des humanistes
qui durent affronter les préjugés de leur temps. On ne saurait en dire autant des
défenseurs attitrés et autoproclamés d’Israël, humanistes à la conscience
sélective, à l’universalité amputée, au sectarisme refoulé et au discours adoubé
par la pensée dominante, bénéficiant de surcroit de la grâce du Prince.
Dreyfus n’a jamais commis
le moindre crime, ni déplacé des populations entières, ni enclenché de guerre,
ni opprimé un peuple dans son ensemble ; il ne s’est jamais adonné à des
actes racistes, n’a jamais été accusé de crime de guerre, n’a jamais cautionné
des idées d’extrême droite et n’a jamais violé de lois tant nationales qu’internationales.
Dreyfus a payé pour un
crime qu’il n’avait pas commis alors que l’Etat d’Israël est coupable de crimes
dont les Palestiniens payent le prix. Tout comme le malheureux Capitaine ils
ont connus l’injustice, la privation de leur droit, la prison et l’exil. Aussi,
la seule comparaison qui tienne serait plutôt celle entre Dreyfus et les Palestiniens.
La justice et l’histoire réhabilitèrent Alfred Dreyfus mais ni l’une ni l’autre ne réhabiliteront Lieberman et l’Etat d’Israël.
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