La règle du "ni vainqueur ni vaincu" élevée
en principe de gouvernement s'apparente à un jeu à somme nulle qui alimente la
continuité d’une cohabitation stérile au sommet du pouvoir et des instances
décisionnelles et rend toute gouvernance inopérante.
Telle que comprise, appliquée et pratiquée, cette
règle s’étend à l’ensemble du processus politique, électoral et décisionnel. A
l’instar de la notion tant débattue et conflictuelle de ‘’consensus’’, son
acception devrait se limiter aux normes constitutionnelles et recouvrir les
principes généraux, les règles de la compétition politique et du fonctionnement
des institutions.
Dans les faits, le principe du "ni vainqueur, ni
vaincu" fonde un consensus négatif et sert au maintien du statut quo:
Afin de ne disqualifier personne il faut faire match
nul ou mieux encore, annuler la compétition. Ni acteur, pas même spectateur, le
citoyen reste sur le banc de touche pendant que les politiques évitent un match
à l'issu incertaine. C'est la démocratie du "tout le monde a gagné,
personne n’a perdu’’, si ce n'est l'Etat et la démocratie grand perdant de ce
jeux de dupes.
On se croirait dans une mauvaise parodie de "l'Ecole des fans "de
Jacques Martin. Afin de ne pas blesser les enfants, l'émission se terminait
toujours sur ce même verdict du "tout le monde a gagné". Les
performances des enfants étaient certes aussi mauvaises que celles de nos
politiciens mais au moins l'essentiel était de participer. On ne peut pas en
dire autant de nos élus, le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils ne se prêtent pas au jeu !