Au Liban même les lois physiques subissent des alterations. Ainsi, la loi de la conservation de la matière qui stipule que "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" devient "rien ne se crée, rien ne se transforme, tout se perd". Une autre loi naturelle à laquelle nous faisons exception serait celle de "la nature a horreur du vide". Quand à celle de la pesanteur nous en sentons toute la teneur.
Les seuls
transformations qui s'opèrent sont de la règle aux exceptions, de la raison à
l'aberration, de l'Etat aux communautés-nations, du consensus à
la confiscation, de l'esprit à la matière, du fond à la forme, de la
finalité aux moyens, de l'idéal au déni de réalité, des faits aux
interprétations, de la spiritualité à la religion. Une alchimie inversée où
l'or est devenu plomb; la coexistence une confusion; la nature du béton; la
vérité tout juste une opinion, la constitution une vue de l'esprit, la modération de la trahison et la
culture une parure en option. Le vide et sa préservation sont élevés en
objectif de politique nationale. Ni évolution, ni révolution, pas même un réel
instinct de préservation.
Alors que
la transformation est liée au concept de l'évolution, elle s'apparente
inéluctablement chez nous à l'idée de régression. Du reste, nous n'en
avons que faire de la loi de l'évolution.
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