Les
Etats-Unis auront beau ouvrir leur ambassade à Jérusalem, Israël aura beau
s'emmurer dans le négationnisme face à la Nakba, s'évertuer à effacer toute
trace du peuple palestinien, maintenir l'occupation, poursuivre la colonisation,
approfondir l'apartheid, posséder l'armée la plus puissante du Moyen Orient, détenir des armes nucléaires, il
demeure un Etat sans frontières, indéfini et par nature temporaire, ni Juif ni
démocratique, à la légalité et la légitimité contestables et contestées.
Ni sa
sécurité, ni son identité, ni son régime démocratique ni son existence ne
seront jamais définitivement garantis tant qu'il n'y aura pas à ses côtés un
Etat Palestinien indépendant, souverain et viable, aux frontières reconnues
-celles de 67 avec des remaniements et des échanges mutuels de territoires - et
Jérusalem-Est pour capitale.
Faute de quoi, ce sont les
acquis exceptionnels et les objectifs du sionisme qui seront menacés. Seul le
passage du sionisme au post-sionisme sera en mesure de les pérenniser et
d'assurer la survie d'Israël.
Consacrer les frontières d'un
Etat Palestinien c'est reconnaitre de facto et de jure celles de l'Etat
d'Israël. Là où commencent les frontières de la Palestine s'arrêtent celles
d'Israël, et vice-versa, ainsi que s'arrêteront les revendications et les
ambitions des uns et des autres. Une frontière qui départage réalité et
fantasmes, faits accomplis et droits, passé et présent, la mémoire et le pardon et qui délimite le champs de l'avenir. Une frontière à l'injustice qu'aucune barrière ne pourra jamais protéger. Tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens, ils leur faudra savoir perdre en
rêve ce qu'ils pourront gagner en réalité.
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